Article rédigé par Sophie Luszezinski, Educothérapeute # Illustration Copyright Vincent Kergoulay

Lettre ouverte aux parents épuisés

« Mon enfant s’oppose, me provoque, se confronte à moi !!! » 3 points à savoir absolument et 3 clefs pour apaiser la relation…

  • Simon 2 ans se met à jeter le jeu avec lequel il jouait tout en me regardant. Il me sourie.

  • Il vient prendre le jeu des mains d’un copain alors même que je lui interdisais et il me regarde. 

  • A table, je lui sers un verre d’eau, il le lève et le renverse prenant bien soin d’accrocher mon regard.

  • Au levée de sieste je lui demande de s’habiller, il refuse.

 

Ces situations vous les connaissez probablement ! Vous vous dites que votre  enfant le fait exprès pour vous provoquer, pour être dans la confrontation, dans l’opposition.  Ce qui a le don de vous mettre dans une colère noire. Votre enfant prend du plaisir à vous contredire, à faire tout l’inverse de ce que vous lui demandez pour vous rendre « chèvre » et ça vous épuise. Peut être même que vous pensez que c’est contre vous, qu’il ne vous aime pas et votre cœur se serre à cette idée !


Et si son comportement avait une autre finalité que celle de vous agacer, de vous énerver, de s’opposer ?

Bon nombre de parents aimeraient comprendre le langage de leur enfant pour que cessent les conflits et partager de meilleurs moments. Dans cet article, je propose 3 points à savoir absolument et 3 clefs pour apaiser les relations… 

1. L’enfant teste vos réactions pour se rassurer

A cet âge l’enfant observe vos réactions comme Simon qui examine les miennes. L’enfant veut s’assurer que ses attitudes auront toujours les mêmes répercussions afin de se rassurer et de se sentir en sécurité. C’est parce qu’il sait observer et qu’il garde tout en mémoire, qu’il va faire des causes à effet, qu’il va pouvoir anticiper vos comportements et vous faire réagir pour se convaincre que son analyse est juste.

Monique Busquet, psychomotricienne – formatrice, dans l’un de ses articles « Un enfant ne fait jamais exprès... mais il sait parfois ce qu'il fait » parle de liens de simultanéité.

Il est important d’être régulier

Quand ils vous voient mettre la table, il comprend qu’il va bientôt être l’heure de manger. Lorsque vous mettez vos chaussures, il sait que vous allez quitter la maison etc… C’est la raison pour laquelle il est important d’être régulier et raccord dans votre manière de réagir. Si un jour vous dite « Oui » et le lendemain vous dites « Non » l’enfant s’interroge. Ses attitudes, il va les expérimenter avec toutes les personnes de son environnement et les répéter autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que ce soit suffisamment claire pour lui. 

Bien souvent et moi la première je pense qu'il me cherche et j'entre en opposition

Je déclare le combat de boxe ouvert ! Que le meilleur gagne ! C’est l’ultime erreur à ne pas commettre et à éviter. Dans les deux cas vous perdrez ! Mieux vaut essayer d’observer et communiquer.

2. L’enfant fait ce que vous lui dites pour valider la consigne

L'enfant vérifie qu'il a bien compris la consigne et exécute l'acte interdit. L’action est la meilleure manière pour lui d’enregistrer, de vous montrer qu’il y a bien compris, bien entendu, d’où son regard triomphant. « D’accord c’est ça que je ne dois pas faire, tu as vu ? » Maintenant vous saisissez mieux la raison pour laquelle il peut sourire. En situation de stress, il peut continuer de sourire. Ce que vous prenez généralement pour de la moquerie n’est en fait que la volonté de rétablir une relation sereine. Vous pouvez choisir d’intervenir, en vous dispensant de crier ou d’avoir des gestes brusques, l’enfant comprendra alors que ceux qu’il a fait est mal. 

L’enfant vérifie qu’il a bien compris la consigne et exécute l’acte interdit.

Je viens de dire à Simon de ne pas prendre le jeu du copain et l’instant d’après il lui prend  des mains. Il y a de quoi être agacé par son comportement et se poser la question de savoir s’il comprend ce que je lui demande. Malheureusement il ne connait pas encore très bien mes codes et se trouve surpris par ma réaction. Il se dit : « je ne comprends pas ce qui l’énerve et la met dans cet état, j’ai fait tout ce qu’elle m’a demandé, c’est injuste ce qu’il m’arrive. Elle crie, pourquoi ? J’ai peur ». 

Enfin l’enfant ne saisit pas la négation

Quand vous lui dites « Ne prends pas le jeu du copain», l’enfant entend « Prends le jeu du copain», vous pouvez lui simplifier la vie en lui épargnant la négation.


Ceux à quoi il dit NON, c’est à votre injonction

Vous lui imposez une manière de faire peut être même d’être. C’est un comportement à éviter. C’est vital pour lui à ce moment de se différencier pour exister. Pour répondre à ces besoins dans la limite du possible, vous pouvez lui laisser le choix. Evidemment un choix ou il vous sera possible d’y répondre de manière satisfaisante et qui correspondra à vos principes éducatifs. Ce jour là, à Simon, je n’ai pas laissé le choix et je l’ai habillé tant bien que mal. D’autres enfants avaient besoin de moi. Ce qui m’a valu une colère monumentale, à se jeter par terre, que j’ai accueilli.

Ne menacez jamais le lien, ni ne le rompez, il a besoin de vous pour réussir à s'affirmer

Je pense que la meilleure solution est de permettre le choix à votre enfant, qu’il puisse être acteur de sa vie et devenir responsable.

3. L’enfant vous dit NON pour s’affirmer

Si vous connaissez un peu le développement psycho affectif d’un enfant de 2 ans  vous savez qu’il entre dans une phase ou il va avoir besoin de s’affirmer, de se différencier et tenter de garder le pouvoir pour protéger son identité. C’est la raison pour laquelle, il va tester vos limites et les siennes. Aussi s’il perçoit que vous êtes déstabilisés, il peut essayer d’aller vous chercher dans vos retranchements pour savoir si vous êtes suffisamment solide pour l’accompagner et tester le pouvoir qu’il a sur vous. Quand je demande à Simon de s’habiller ou que vous demandez à votre enfant de mettre ses chaussures pour aller dehors, ce n’est pas qu’il ne veut pas mettre ses chaussures, ni s’habiller pour Simon. 

        Les 3 points clefs à savoir absolument pour apaiser la relation

1

L'enfant teste vos réactions pour se rassurer. N’entrez pas dans le combat, vous risquez de perdre. Mieux vaut essayer d’observer et de communiquer.

2

L'enfant fait ce que vous lui dites pour valider la consigne. Intervenez sans crier et éviter la négation.

3

L'enfant dit NON pour s'affirmer. Ne menacez jamais le lien, ni ne le rompez, il a besoin de vous pour s'affirmer. Permettez lui de choisir en fonction de vos principes éducatifs.


L’opposition, la confrontation, la provocation ne sont qu’interprétations

Nous sommes en réaction et nous agissons en fonction de nos connaissances, de nos représentations, de nos croyances, de nos émotions, de notre éducation sans même se soucier de ce que l’enfant essaie de nous dire ici et maintenant. A l’issue de cette lecture peut être aurez vous une autre approche et compréhension de la situation quand votre enfant réitérera pour la énième fois un même comportement.



Avez-vous conscience de l’immense pouvoir que vous détenez la entre vos mains ?

Imaginez les superbes relations que vous allez développer avec votre enfant. Même s’il n’est pas si facile de mettre en application mes recommandations, je vous encourage à passer à l’action. Nous avons tous à y gagner si nous agissons ainsi. Retrouverez joie, sérénité, complicité, des émotions que vous n’espériez plus vivre !

Apprendre à le comprendre

Sophie Luszezinski Éducothérapeute

Éducatrice de Jeunes Enfants Diplômée d’Etat

Technicienne et Praticienne en PNL

Accompagnement à domicile

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