Month: April 2020

Enfant colérique! L’essentiel en 3 points pour retrouver joie, sérénité et complicité!

Article rédigé par Sophie Luszezinski, Educothérapeute # Illustration Copyright Vincent Kergoulay

Lettre ouverte aux parents inquiets

Enfant colérique! L’essentiel en 3 points pour retrouver joie, sérénité et complicité!

 

Nina est en colère, elle a passé une très mauvaise journée ! J’ignore quelles en sont les raisons, car  l’histoire ne nous le dit pas. Mais il se trouve qu’à peine rentrer dans sa maison, Nina sent monter en elle quelque chose qui prend de plus en plus de place et qui s’apparente à de la colère. N’en pouvant plus, elle se met à crier de tout son être et voilà que cette chose énorme sort de sa bouche et commence à tout ravager sur son passage !

Tout comme Nina, sans doute que votre enfant est enclin à des colères qui le submergent. Certains enfants iront même plus loin jusqu’à pousser, taper, griffer, mordre, vomir. Cela vous fait peur et c’est bien normal. Toute cette colère qui émane de votre enfant, d’où peut-elle bien venir ? Vous ne le reconnaissez même plus ! 

Vous souffrez de le voir souffrir ! Ca vous énerve, vous arrivez à vous contrôler mais pas toujours !  Vous  êtes inquiets quant à l’avenir  et cela vous anéanti !

Voici, l’essentiel en trois points sur ce que vous devez véritablement savoir sur la colère. Je vous livre ici, ce que j’ai appris de ce tête à tête, pour que votre enfant et vous, retrouviez  joie, sérénité et complicité !

1. Pourquoi la colère submerge ?

En tête à tête avec la colère, j’ai découvert que nous avions trois cerveaux* :

  • le cerveau archaïque appelé aussi le cerveau reptilien, le plus rapide de tous,
  • le cerveau limbique plus connu comme le cerveau émotionnel, lui aussi rapide mais moins,
  • le néocortex dit le cerveau supérieur, vraiment très lent.

Ecoutez bien ? Parce que la colère m’a fait une révélation des plus surprenantes… Saviez-vous que le néocortex responsable de notre raisonnement, du développement du langage et de processus complexes, est encore très immature chez le jeune enfant. Et qu’il faudra bien des années jusqu’à la fin de l’adolescence et même encore plus, pour qu’il devienne mature. Concrètement qu’est ce que ca veut dire ? En voici un exemple :

Tandis que Victor (3 ans)  joue avec son beau camion, Jules (3 ans) arrive et lui prend des mains. Victor est très en colère et Jules désire plus que tout jouer avec ce camion. S’ensuit une bagarre ou l’un et l’autre vont s’arracher le jeu, se pousser, se griffer, se mordre.

Rassurez-vous rien de plus normal à cet âge. Les deux enfants ne peuvent pas apprivoiser leurs colères. Même s’ils le voulaient c’est impossible.  Le cerveau émotionnel qui comme son nom l’indique, traite les émotions et le cerveau reptilien celui qui s’occupe de la survie, dominent la situation.

C’est parce que vous allez réagir par des mots, de manière répétée, constante et avec bienveillance que de nouvelles connexions vont s’opérer.

Victor est en colère et Jules désire plus que tout le jeu. La présence d’un néocortex dirait :

«  Jules, tu vois bien que Victor joue avec le camion, attends un peu et tu pourras y jouer ensuite… Victor tu pourrais prêter ton camion à Jules, cela fait un moment que tu joues avec… ou encore… je comprends que Jules veuille jouer avec mon camion, je vais lui dire avec des mots…etc… »

Mais voilà, pour le moment le néocortex ne fonctionne qu’à moitié chez votre enfant. C’est donc à vous parents d’être son néocortex.

C’est parce que vous allez réagir par des mots, de manière répétée, constante et avec bienveillance que de nouvelles connexions vont s’opérer. Car oui, c’est la répétition qui va faire que l’enfant va garder en mémoire l’évènement et se positionner différemment.

Vous allez favoriser le développement de l’intelligence émotionnelle, affective et social de votre enfant ainsi que renforcer ses capacités d’adaptation. Progressivement il comprendra mieux cette colère qui le traverse pour mieux l’apprivoiser et devenir autonome.

2. Comment apprivoiser la colère ?

La colère est une véritable amie qui permet à votre enfant de poser des limites, de défendre son espace vital*. Elle vient lui rendre visite quant il croit être face un obstacle qui l’empêche d’atteindre son objectif ou face à un comportement qu’il trouve injuste !

C’est  une « Emotion » qui nous vient du terme « Emovere », qui veut dire mouvement. Elle se traduit normalement de manière passagère. Toutes les émotions ont une direction. La colère repousse !

« Ouf ! »  Alors rien avoir avec moi ! Je saisis, maintenant, pourquoi Victor s’est mis à me taper, à crier de plus en plus fort, à se rouler au sol, quand je suis intervenue dans la bagarre ».

Nous sommes bien d’accord que même si la colère est légitime et qu’elle veut nous rendre service,  elle ne peut pas faire tout et n’importe quoi ! Elle a besoin d’être apprivoisée… mais comment ?

Après la colère vient la tristesse. Consolez votre enfant et dites lui que vous l’aimez

  • Si vous estimez qu’il y a un danger, vous agissez pour protéger le ou les enfants,
  • Si vous le pouvez, isolez vous avec votre enfant, tout en le contenant par votre présence, laissez la colère s’exprimer, de toute manière vous ne pouvez rien faire de plus. Entendez là ! 
  • Après la colère vient la tristesse. Consolez votre enfant et dites lui que vous l’aimez,
  • Le beau temps revenu, vous aidez votre enfant à symboliser ou à formuler ce qui l’a contrarié. Et c’est seulement quand vous aurez identifié et compris ce qui a généré ce comportement que vous pourrez l’inviter à réagir d’une autre manière la prochaine fois.

 

Face à la colère de votre enfant vous pouvez perdre le contrôle. Vous n’êtes pas parfaits et moi non plus !  Mais les fois suivantes si vous sentez que ca monte et que votre enfant vous court sur le haricot plutôt que de crier sur lui foncer dans votre jardin hurler de tout votre être ou taper dans un coussin de toutes vos forces!  

Il faut avant tout éviter de frapper, de punir, si vous souhaitez que les tempêtes émotionnelles cessent…  L’agressivité  ne fera qu’augmenter le taux d’anxiété chez votre enfant et ralentir la maturité de son cerveau. De plus sachez qu’il vous imite. Si vous tapez probablement qu’il tapera. Si vous criez… il criera… etc…

« Je ne suis pas une très grande mathématicienne mais + par + n’a jamais fait – alors que + par – ?… ».

 

3. Derrière chaque colère un message…

Si vous constatez que les comportements colériques persistent c’est peut être que derrière cette colère il y a un message qui n’est pas encore passé, que vous n’avez pas entendu ou compris le besoin. L’émotion a toujours un message à nous faire passer. Si nous lui fermons la porte au nez et continuons de l’ignorer, elle va taper de plus en plus fort jusqu’à se faire entendre !

Alice (4 ans) se met régulièrement en colère. Ces colères sont très intenses et peuvent durer jusqu’à 30 minutes. Il se trouve que ce type de colère,  Alice en fait quasiment trois fois/jours. Elle répète très souvent : « Vous ne m’écoutez pas ! ».

Elle essaie tant bien que mal de faire passer un message celui d’être écoutée, semble t-il. Peut être que le besoin d’être écoutée cache un besoin plus profond d’attention, d’appartenance, de reconnaissance. Alice croit sincèrement ne pas être écoutée, en tout cas comme elle le souhaiterait.

Pour découvrir un besoin, et mieux comprendre votre enfant, vous pouvez le questionner :

  • En favorisant les questions ouvertes avec les qu’est ce que et/ou les comment « Qu’est ce que tu aimerais vivre que tu ne vis pas actuellement (avec moi) ?… Comment tu vois, sent ou entend les choses ?… »

Concernant Alice, le besoin est connu. Les  questions qui peuvent lui être posées c’est : « Comment c’est pour toi quand je t’écoute ou bien comment ce serait pour toi si je t’écoutais ? Ou encore  c’est comment quand je ne t’écoute pas ? »

Vous pourriez être surpris par la réponse. Si c’est un besoin d’attention, Alice peut avoir la croyance qu’elle compte seulement lorsque l’attention est centrée sur elle. Une croyance qui est bien différente de la vôtre. Notre manière de penser peut être bien différente de l’enfant. 

Quand vous avez identifié le besoin avec votre enfant et que vous l’avez bien défini afin que la croyance évolue, vous pouvez imaginer ensemble 2 à 3 choses pour le satisfaire

Si Alice croit qu’elle compte aux yeux des ses parents, seulement quand l’attention est centrée sur elle, peut être qu’un signe régulier au cours de la journée comme un clin d’œil ou une main posée sur le cœur peut satisfaire son besoin… et ainsi faire en sorte que les colères soient moins fréquentes.

 


L’essentiel pour que votre enfant et vous retrouviez joie, sérénité et complicité  :

  • 1

    Le cerveau du jeune enfant est encore immature. Même s’il souhaite plus que tout se contrôler, il est dans l’impossibilité de le faire. « Quand on veut, on peut ! » Eh bien ici clairement non ! Vous êtes son néocortex jusqu’à ce qu’il devienne plus autonome.

  • 2

    Pour apprivoiser la colère laissez-la s’exprimer tout en contenant votre enfant. Votre présence suffit à contenir la colère. Puis consolez le, dites lui que vous l’aimez. Et succinctement après avoir identifié et compris, invitez votre enfant à réagir d’une autre manière la prochaine fois.

  • 3

    Derrière la colère il y a toujours un message. Pour le découvrir, poser des questions ouvertes (qu’est ce que/ comment). Quand vous avez identifié le besoin chez votre enfant et que vous l’avez bien défini, ensemble chercher une solution pour le satisfaire.

 

Dès à présent retrouvez joie, sérénité et complicité !

Même si vous êtes inquiets, rassurez-vous ! Les colères finissent par diminuer vers l’âge de 3/4 ans. Votre enfant grandit et grâce à un environnement bienveillant, son cerveau se développe. Bientôt il se sera capable de reconnaître ses besoins et de savoir s’en occuper soi même. Dès à présent retrouvez joie, sérénité et complicité !

Si vous constatez que les colères de votre enfant  ne diminuent pas et s’intensifient avec le temps, il peut être bien de consulter votre médecin ou tous autres professionnels compétents pour mieux comprendre votre enfant et pouvoir observer des changements de comportements.

 


*Article inspiré par Art-mella « Emotions : enquête et mode d’emploi » Tome 1 et Tome 2

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Sophie Luszezinski Éducothérapeute

Éducatrice de Jeunes Enfants Diplômée d’Etat

Technicienne et Praticienne en PNL

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